Aux Etats-Unis, Kamala Harris entame sa mue, avant la présidentielle de 2024
L’interrogation sur la capacité de Joe Biden, 80 ans, à mener un second mandat à son terme place sa vice-présidente sur le devant de la scène.
Soudain, Kamala Harris s’empare du micro et s’éloigne du podium, arpentant l’estrade. Sa voix devient plus tendue, incarnée. « Ces extrémistes, supposés leaders, osent nous dire ce qui est dans notre meilleur intérêt. Moi, je dis que j’ai confiance dans les femmes américaines. J’ai confiance dans le peuple américain, pour qu’il prenne des décisions le concernant. (… ) Alors ne vous mettez pas en travers de notre chemin, parce que sinon, nous allons nous lever, nous allons nous organiser, nous allons prendre la parole. »
Essentiellement composée d’Afro-Américains, l’assistance, tout acquise à la vice-présidente des Etats-Unis, applaudit vigoureusement sa dénonciation d’un « agenda national » de la droite visant à remettre en cause des droits individuels fondamentaux, tel l’avortement.
Cette improvisation inhabituelle de Kamala Harris devant les étudiants de l’université de Howard, à Washington, a eu lieu un jour particulier. En ce lundi 25 avril, au petit matin, le premier clip de campagne de Joe Biden pour sa réélection en 2024 avait été diffusé, officialisant une décision anticipée depuis des mois. Dans cette vidéo, sa colistière apparaissait à de très nombreuses reprises à ses côtés, images suggestives d’un passage de témoin. Lui, 80 ans, elle 58 ans. Lui, le vétéran blanc de la politique américaine, elle, la femme au sang mêlé, d’origine jamaïcaine et indienne, incarnant une plus grande diversité au sommet de l’Etat. Ces images cherchaient aussi à crédibiliser Kamala Harris. Elles la montraient en actrice majeure et non en figurante, dans la confidence des grandes décisions et non dans les affres d’un poste au périmètre toujours incertain.